Didier Berberat
Conseiller aux Etats

Au vu de la situation économique actuelle, le Conseil fédéral a annoncé, le 20 novembre, qu’il envisage de procéder, dans l’urgence, à un programme d’économies qui pourrait ascender, annuellement, à 1,6 milliard de francs (programme d’allégement budgétaire).

L’Exécutif fédéral laisse d’ailleurs entendre qu’il pourrait même revenir sur certaines priorités déjà retenues en matière de formation et de recherche par exemple, ce qui serait, à l’évidence, très dommageable pour l’avenir de notre pays.

Difficilement compréhensible.

La logique de notre gouvernement est difficilement compréhensible. En effet, du point de vue des finances, il veut opérer dans l’urgence alors qu’il reste étrangement passif en matière de politique conjoncturelle quand il faudrait justement actionner tous les leviers à sa disposition pour soutenir la conjoncture, et alors même que nous avons déposé des propositions allant dans ce sens. Qu’il a toutes rejetées.

Parallèlement, alors que la droite parlementaire soutient pleinement cette politique du Conseil fédéral qui est le résultat du frein à l’endettement que nous avons vivement combattu, cette même droite persiste dans son idée d’octroyer des cadeaux fiscaux tous azimuts.

Les conditions ont changé.

A cet égard, la droite devrait se rendre compte que le paquet fiscal a été mis en route à un moment où tout le monde misait sur une reprise durable. Les conditions ont changé et il est aujourd’hui indispensable de faire un tri sévère. En effet, il n’est pas acceptable de songer à décider dans l’urgence une économie annuelle de 1,6 milliard de francs et, en même temps, de consentir des rabais fiscaux oscillant entre 1,3 (variante du Conseil fédéral) et 2,4 milliards (variante de la majorité du Conseil national).

Si des mesures doivent être prises, elles doivent l’être pour les familles, en particulier afin de permettre des déductions plus importantes pour les enfants et les frais de garde ainsi que de supprimer la différence de charge fiscale entre couples mariés et concubins, qui n’existe plus qu’au niveau de la fiscalité fédérale.

Malheureusement, la droite du National ne veut pas voir la réalité et entend conserver tout le paquet et offrir, par exemple, un cadeau fiscal de 300 millions de francs par année aux entreprises, ce qui est un véri- table gaspillage.

Soigner son électorat

On voit bien, qu’à moins d’un an des élections fédérales, la droite souhaite «soigner» son électorat au risque d'aller droit dans le mur, ce qui est parfaitement irresponsable. Il est fort probable que nous devrons nous mobiliser pour attaquer ce paquet fiscal devant le peuple.