Didier Berberat
Conseiller aux Etats

Ainsi, les jeux sont faits et ... Habemus papam ou plutôt papas !

Avant toute autre considération, je tiens sincèrement à remercier l'ensemble des électrices et électeurs du Canton de Neuchâtel qui, par leurs voix et leurs encouragements, ont soutenu ma candidature au Conseil d’Etat. Je remercie également toutes celles et tous ceux qui m’ont témoigné leur sympathie suite à la décision du Parti socialiste neuchâtelois (PSN) de retirer ma candidature pour le deuxième tour de l’élection. Bien que je ne l’approuve pas, ce choix, qui a abouti à une élection tacite surprenante et frustrante pour les électeurs, a permis de garantir aux forces de gauche du Canton de Neuchâtel l’obtention d’une double majorité historique au Grand Conseil et au Conseil d’Etat. Naturellement, il s’agit d’un formidable succès qui me réjouit. Il permettra, j’en suis persuadé, que les indispensables réformes qui devront être entreprises pour assurer l’avenir du Canton, se fassent d’une manière aussi sociale que possible. J’espère également que cette décision garantira que l’ensemble des forces politiques retrouvent ce « consensus à la Neuchâteloise » et travaillent dans un esprit coopératif pour sortir notre canton de l’ornière dans laquelle il s’enlisé. Les rivalités stériles de ces dernières années, constatées à l’intérieur même de la droite qui n’a eu de cesse de s’opposer aux décisions d’un Conseil d’Etat pourtant majoritairement acquis à sa cause, se doivent d’être enterrées au plus vite.

Bien entendu, comme vous pouvez le penser, je reste néanmoins déçu de la manière avec laquelle s'est terminée l'élection au Conseil d'Etat. Cette déception, que je sais partagée par un grand nombre de Neuchâteloises et Neuchâtelois, est déjà personnelle. En effet, on n’investit pas plus de six mois de sa vie dans une campagne, souvent au détriment de sa famille et des quelques loisirs qu'il nous reste, sans espérer être élu. La déception est d’autant plus forte que ma 5e place au premier tour avec 3'700 voix de plus que le candidat radical Roland Debély, aujourd’hui tacitement élu, me permettait d’envisager de réelles chances d’élection lors du second scrutin. Cependant, mes regrets sont bien plus grands encore pour les Montagnes neuchâteloises qui, malheureusement, n'auront plus de représentant à l'Exécutif cantonal, ce qui est une première depuis la création de notre République en 1848. Certes, je sais que les habitants du Haut peuvent compter sur mes camarades socialistes Jean Studer et Bernard Soguel pour défendre notre région dans le cadre d'un équilibre cantonal qui a toujours été l’une des valeurs prônées par le parti socialiste. Toutefois, il m'apparaissait, et il m'apparaît toujours, qu'il est important que des représentants des différentes parties d’un canton puissent siéger au Conseil d'Etat. Même avec la meilleure volonté du monde, personne ne peut ressentir mieux qu’un résident du lieu le pouls et les attentes de la population d’une région.

De mon côté, je garantis que je resterai actif et dynamique au sein du Conseil communal de La Chaux-de-Fonds où je veillerai, avec une attention redoublée et en collaboration avec mes collègues Loclois, à ce que les décisions prises par le Canton ne lèsent nullement les Montagnes neuchâteloises. En ce sens, je serai particulièrement attentif à ce qu’un équilibre cantonal en matière d’investissements soit respecté. En outre, à travers mon mandat de Conseiller national, je défends depuis près de 10 ans à Berne les intérêts des régions périphériques. C’est avec conviction et engagement que je poursuivrai cette action en espérant décrocher de nouvelles victoires favorables à ces régions et à leurs habitants.

Finalement, j’appelle de mes voeux à ce que le compromis trouvé entre les partis de droite et de gauche concernant l’élection tacite au Conseil d’Etat neuchâtelois n’incite pas les citoyennes et citoyens à ne plus faire usage de leurs droits civiques à l’avenir. Il est très important que chacun continue d’utiliser son droit de vote lors de chaque élection et votation. A elles seules, cinq personnes ne peuvent construire l’avenir d’un canton. Chacun d’entre nous se doit donc de rester mobilisé et engagé en faveur d’un bien-être commun plus grand, et ce, quelles qu’aient pu être les déceptions vécues par le passé.

Didier Berberat,
Conseiller communal de la Ville de La Chaux-de-Fonds
Conseiller national