Didier Berberat
Conseiller aux Etats

08/04/2006

Les parlementaires fédéraux ont pour tâche de défendre les intérêts de la Suisse. Or, l’un des plus grands intérêts du pays est que sa cohésion nationale soit maintenue, notamment en garantissant un certain équilibre régional.

Il est vrai que les élus au Conseil national représentent avant tout des forces politiques plutôt que des cantons. Néanmoins, les 34 élus du Canton de Zürich au Conseil national ne se privent pas de défendre les intérêts de leur région lorsque ceux-ci sont en jeu lors d’un vote ou d’un projet de loi. Il est donc particulièrement important que les 5 représentants neuchâtelois oublient quelques fois leurs appartenances politiques pour voter d’une voix unie sur des objets touchant directement le Canton de Neuchâtel.

Même à cinq, ce n’est pas suffisant. Ceci nous oblige à trouver des alliances avec des représentants d’autres cantons périphériques, et ce, quelque soit leur couleur politique.

Cette problématique est particulièrement importante aujourd’hui avec la mise en place de la nouvelle politique régionale de la Confédération qui remplacera les outils actuels d’aide aux régions périphériques.

Comme chaque parlementaire ne dispose pas du temps nécessaire pour s’occuper de tous les dossiers, il est vrai que j’essaie de me concentrer sur ceux qui ont un impact direct sur le Canton de Neuchâtel et les régions périphériques et que je laisse à mes collègues socialistes zurichois ou de l’Arc lémanique par exemple le soin de traiter plus en profondeur certains objets d’ordre plus généraux.

Certains de mes camarades de gauche m’ont parfois regardé de travers, par exemple lorsque j’ai accepté les crédits autoroutiers. Mais j’estimais qu’il était absolument nécessaire que le Canton de Neuchâtel puisse enfin être relié de manière convenable au reste de la Suisse. Il est toujours plus facile d’être contre de donner à quelqu’un d’autre ce que l’on a déjà que de renoncer à revendiquer quelque chose que les autres possèdent déjà depuis longtemps !

Aujourd’hui, je me bats pour une nationalisation de la H20 qui permettrait au Canton de Neuchâtel de réaliser des économies substantielles, notamment en ce qui concerne l’entretien de cette route qui relie Neuchâtel à La Chaux-de-Fonds. Avec une moyenne de 17’850 véhicules quotidiens entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, la H20 n’est rien d’autre que le point de traversée du Jura le plus important de Suisse romande. Il reste nettement plus fréquenté que les tronçons de routes nationales qui relient Orbe à Vallorbe (9’960 véhicules quotidiens) et Bienne à Boncourt (13’800 véhicules par jour). Pour une question d’équité entre les régions, il est évident que cette route vitale pour le Canton de Neuchâtel et les régions avoisinantes se doit d’être inclue dans le réseau des routes nationales.

Parfois, le terme de région doit être entendu au sens large. Ainsi, il m’arrive de défendre les intérêts de la Suisse romande lorsque ceux-ci sont menacés ou peu respectés. La motion que j’avais déposée et qui demandait une meilleure représentation des minorités linguistiques au sein de l’administration fédérale, et notamment parmi les postes de cadres, a ainsi récemment été acceptée tant par le Conseil fédéral que par le Parlement.